L’évolution des dynamiques dans les options de moteurs du Boeing 787

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Analyse technique des choix de moteurs pour le Boeing 787, en comparant le GEnx-1b de General Electric et le Trent 1000 de Rolls-Royce.

Le Boeing 787 propose deux options de moteurs : le GEnx-1b de General Electric et le Trent 1000 de Rolls-Royce. Malgré le lancement initial avec le Trent 1000, le GEnx-1b a rapidement dominé le marché. En 2011, les commandes favorisaient déjà General Electric dans un rapport de 2:1. En 2016, des problèmes de durabilité des pales du Trent 1000 ont renforcé cet écart. Entre 2018 et 2023, les commandes de 787 équipés de GEnx ont atteint 677 unités contre seulement 71 pour le Trent 1000. Rolls-Royce tente de regagner du terrain avec des améliorations sur le Trent 1000 TEN, mais le défi reste immense.

La genèse des moteurs du Boeing 787

Le Boeing 787 Dreamliner, lancé avec l’ambition de révolutionner le transport aérien long-courrier, propose deux choix de moteurs : le GEnx-1b de General Electric (GE) et le Trent 1000 de Rolls-Royce. Dès le début, ces deux moteurs ont été en compétition pour gagner les faveurs des compagnies aériennes. Bien que le Trent 1000 ait été le moteur de lancement du programme, le GEnx-1b a rapidement pris l’avantage grâce à sa popularité auprès des compagnies aériennes américaines et aux opérateurs de Boeing 747-8 qui bénéficiaient d’une certaine communité de maintenance.

Les premiers déséquilibres dans les commandes

Lorsque le 787 est entré en service en 2011, les commandes étaient déjà nettement en faveur du GEnx-1b, avec un rapport de 2:1 par rapport au Trent 1000. Cette tendance s’est maintenue et a même été renforcée en 2016, lorsque des problèmes de durabilité des pales du Trent 1000 sont apparus. Rolls-Royce a révélé que ces problèmes affectaient jusqu’à 500 moteurs, ce qui a considérablement terni la réputation du Trent 1000.

Les problèmes de durabilité du Trent 1000 ont conduit à des coûts de maintenance élevés et à une disponibilité réduite des avions équipés de ces moteurs. Les compagnies aériennes, dont Air New Zealand et ANA, ont souffert de ces inconvénients, ce qui a influencé leur décision de basculer vers le GEnx-1b. Entre 2018 et 2023, seulement 71 Boeing 787 équipés de Trent 1000 ont été commandés, contre 677 équipés de GEnx-1b, ce qui montre un net désavantage pour Rolls-Royce.

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Efforts de Rolls-Royce pour regagner du terrain

Pour tenter de regagner des parts de marché, Rolls-Royce a introduit une série de paquets d’améliorations de performances pour le Trent 1000. Parmi ces améliorations, le nouveau design des pales de turbine, qui augmente le flux d’air de refroidissement de 40 % et réduit les températures de fonctionnement de 7,2 °C, est crucial. Ces modifications visent à doubler le temps de vol entre les maintenances, offrant ainsi une meilleure fiabilité aux opérateurs.

Malgré ces efforts, Rolls-Royce fait face à un défi de taille pour convaincre les anciens utilisateurs du Trent 1000 de revenir, et pour attirer de nouveaux clients. Le plan de restructuration radical du PDG Tufan Erginbilgic en 2023, avec des conditions contractuelles plus strictes pour les accords de service à long terme, pourrait compliquer la tâche.

Impact des décisions sur l’industrie aéronautique

L’industrie aéronautique est fortement influencée par la performance et la fiabilité des moteurs. Les problèmes rencontrés par le Trent 1000 ont non seulement affecté les compagnies aériennes, mais ont également eu des répercussions sur la chaîne de production de Boeing. La production des 787 a été perturbée par des arrêts imposés par la FAA en raison de questions de qualité, aggravant ainsi les retards de livraison.

Le choix entre le GEnx-1b et le Trent 1000 pour le Boeing 787 est un exemple significatif de la manière dont des problèmes techniques peuvent influencer la dynamique du marché. Bien que Rolls-Royce tente de rattraper son retard avec des améliorations substantielles, la domination de GE sur ce segment semble se renforcer. La manière dont Boeing et les compagnies aériennes géreront ces défis déterminera en grande partie l’avenir de la propulsion des avions long-courriers.

Chaque information et chiffre de cet article montrent à quel point les décisions techniques et les problèmes de performance peuvent avoir un impact profond et durable sur l’industrie aéronautique. Les améliorations continues et les innovations seront essentielles pour maintenir la compétitivité dans ce secteur exigeant.

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