Mathieu van der Poel défend son partenariat avec Flying Group

Mathieu van der Poel

Le néerlandais explique pourquoi un vol en jet privé avec Flying Group répond à ses impératifs sportifs malgré les critiques écologiques.

Le 4 juillet 2025, Mathieu van der Poel a officialisé son rôle d’ambassadeur pour Flying Group, entreprise de jet privé installée à Anvers. À la veille du Tour de France, cette annonce a déclenché un vol en jet privé de critiques sur les réseaux et dans la presse, notamment en raison de l’impact environnemental. Une étude cite qu’un vol en jet privé émet en moyenne 3,6 tonnes de CO₂, soit près des deux tiers des émissions annuelles d’un Européen moyen. Face à la polémique, van der Poel a répondu que ce partenariat vise à préserver son temps, sa santé et sa sérénité, éléments essentiels pour maintenir un niveau d’exigence élevé en cyclisme professionnel.

Le contexte du partenariat et la réaction du public

Le partenariat a été annoncé via un post Instagram le 4 juillet, où van der Poel déclare : « Proud to represent a company that’s elevating the world of private aviation ». L’annonce coïncide avec le départ du Tour de France, moment de forte exposition médiatique. Le message a rapidement suscité près de 1 300 commentaires, majoritairement critiques ([en.brujulabike.com][1]), allant de « Take the train » à « Selling yourself for cash ».

Un vol en jet privé est évalué à environ 3,6 tCO₂, comparables à deux tiers des émissions annuelles d’un citoyen européen. Ces chiffres démontrent que malgré un usage professionnel, la pollution reste massive. Cela met en lumière la tension entre performance sportive et exigence écologique. L’annonce à ce moment précis rappelle la stratégie médiatique délibérée : choisir un moment de visibilité maximale pour déclencher le débat, attirer des sponsors et renforcer le positionnement de van der Poel.

Les émissions des jets privés : un poids lourd dans le bilan carbone

Une étude du cabinet néerlandais CE Delft note que l’aviation privée en Europe a émis 3,38 MtCO₂ en 2022, doublant presque le niveau de 2021 . Les vols privés sont 5 à 14 fois plus émetteurs en CO₂ que les vols commerciaux par passager-kilomètre. En 2023, 26 000 jets privés actifs ont rejeté 15,6 millions de tonnes de CO₂, équivalant aux émissions de 3 millions de Français.

Par ailleurs, près de 50 % des vols privés font moins de 500 km – l’équivalent d’un trajet Paris-Lyon – parfois utilisés comme simple « taxi » aérien . De plus, les jets privés ne sont pas soumis au marché carbone comme l’aviation commerciale, ce qui crée un régime d’exception .

Ces éléments illustrent l’ampleur du défi : un professionnel tel que van der Poel contribue objectivement à un secteur non régulé et intensément polluant. Pourtant, il justifie un usage raisonné et ponctuel, optimisé pour le volet performance et récupération, ce que nous analysons dans la section suivante.

Mathieu van der Poel

Les enjeux sportifs : optimiser le temps et la récupération

Pour Mathieu van der Poel, un vol en jet privé n’est pas un luxe : c’est une nécessité. Il avance que protéger son temps, sa santé, et sa sérénité est indispensable pour atteindre ses objectifs : « Flying relaxed… helps me stay focused and healthy ».

Dans le cyclisme de haut niveau, chaque minute de récupération compte. Le stress lié à l’aéroport ou au transit peut générer fatigue et perturbations physiologiques. Un jet privé offre une logistique simplifiée : embarquement rapide, environnement calme, possibilité de repos optimal en cabine, et arrivée parfois directement sur les aérodromes proches des étapes du Tour.

Voilà un argument chirurgical : la réduction des contraintes logistiques participe directement à la performance sportive. Ces gains marginal gains – si cruciaux dans un sport où cinq secondes peuvent changer le classement – justifient l’investissement dans un jet privé ponctuel, à condition qu’il soit sincèrement réduit. Le coureur insiste sur le fait qu’il navigue « hors du luxe », pour être à 100 % sur le vélo au départ d’une étape clé.

L’aspect communication : maîtriser son image et anticiper la critique

Choisir d’annoncer publiquement le partenariat avec Flying Group à la veille du Tour est un acte stratégique. Van der Poel acquiert une posture assumée et transparente face aux critiques, s’adressant directement à son audience. Il remercie ceux « who understand », marque sa volonté d’écoute et son respect des préoccupations écologiques, tout en clamant que son choix est guidé par la performance.

Cet exercice renforce son image de coureur atypique, qui refuse une posture politiquement correcte au sens classique : il assume la critique, répond de manière factuelle, sans se ranger automatiquement du côté écologique. Il se veut expert de son domaine, non victime des attentes sociétales. Les termes « sustainable partner » et « not about luxury » sont des éléments de langage précis mis en avant pour équilibrer son discours dans les médias spécialisés.

Entre performance, responsabilité et responsabilité

Cette affaire jette une lumière crue sur un dilemme contemporain : comment concilier les impératifs de la haute performance avec les exigences environnementales ? Le vol en jet privé est un outil puissant de performance et de logistique, mais il s’inscrit dans un système à forte intensité carbone. Mathieu van der Poel franchit le pas en assumant ce compromis, sans se cantonner à des déclarations évasives. Son pari : être jugé sur le résultat sportif, et non sur une posture morale préétablie.

Reste à voir si ce discours sera accepté par le public et les sponsors, ou s’il sera perçu comme un greenwashing sportif. Quoi qu’il en soit, cette controverse met en évidence la nécessité d’un débat plus large sur la régulation des émissions en aviation d’affaires et la responsabilité des sportifs dans un monde en crise climatique.

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