L’achat d’un jet privé neuf implique des délais de livraison longs. Voici comment les gérer pour pouvoir voler immédiatement.
Commander un jet privé neuf ne garantit pas un accès immédiat à l’appareil. En réalité, les délais de livraison peuvent s’étendre sur plusieurs mois, voire plusieurs années. Cette attente résulte de la complexité des processus de fabrication, de certification et d’aménagement. Dans le segment haut de gamme, certains jets doivent même être modifiés selon des spécifications techniques précises.
Pendant ce laps de temps, le besoin de voler en jet privé reste souvent impératif, que ce soit pour des raisons professionnelles ou opérationnelles. Plusieurs solutions existent pour gérer cette période de transition, mais elles ont un coût et doivent être intégrées au plan d’acquisition.
Les délais varient fortement selon les modèles, les constructeurs et les conditions du marché. En 2025, la pression sur les chaînes logistiques et l’engorgement des carnets de commande contribuent à allonger les temps d’attente. L’acheteur désireux de recevoir son jet privé neuf rapidement doit s’adapter à ces contraintes et prévoir des alternatives pour maintenir sa mobilité aérienne sans interruption.
Un allongement constant des délais de livraison
Une pression industrielle accrue sur les fabricants
Le délai moyen de livraison d’un jet privé neuf dépend du segment de l’appareil. Pour un jet léger comme le Cessna Citation M2, il faut compter entre 14 et 18 mois. Pour des appareils plus complexes comme le Gulfstream G700 ou le Dassault Falcon 10X, les délais peuvent atteindre 36 à 48 mois.
Depuis la crise du Covid-19, les carnets de commandes des constructeurs sont pleins. Bombardier, Embraer, Textron ou Dassault Aviation fonctionnent à flux tendu. Les retards touchent non seulement la production, mais aussi les fournisseurs de systèmes avioniques, d’intérieurs ou de motorisation.
Le moindre retard de livraison sur un composant-clé peut immobiliser une ligne pendant plusieurs jours. En 2024, Textron a dû réévaluer ses capacités de production à la baisse, allongeant d’un trimestre les livraisons de ses Cessna Citation Latitude.
Les clients souhaitant un aménagement particulier, comme une configuration VIP ou des systèmes de connectivité avancés, doivent aussi prendre en compte le temps nécessaire à l’équipement du jet, qui peut ajouter 3 à 6 mois au délai global.
Une transition à gérer : voler pendant l’attente
Location opérationnelle ou adhésion à un programme d’heures de vol
Pendant l’attente de la livraison du jet privé neuf, plusieurs options permettent de maintenir une activité aérienne régulière.
La première est la location opérationnelle, par exemple via une flotte de jets disponibles sur appel. Le tarif horaire pour un jet léger se situe autour de 3 000 € (environ 2 550 £ ou 3 250 \$), tandis que pour un jet long-courrier, il peut dépasser 8 000 € (6 800 £, 8 700 \$). Ces prix incluent l’équipage, la maintenance, l’assurance, mais pas les taxes aéroportuaires ni les frais annexes.
La seconde solution est l’intégration à un programme d’heures de vol (type NetJets, VistaJet ou Air Partner). Ces programmes proposent un accès garanti à une flotte contre l’achat anticipé d’heures de vol. Une formule de 50 heures sur 12 mois sur un jet moyen-coûte autour de 400 000 € (340 000 £, 435 000 \$).
Ces alternatives permettent d’assurer une transition fluide, mais elles doivent être planifiées en même temps que l’achat du jet neuf. Certains courtiers ou constructeurs proposent des accords globaux incluant une solution de vol temporaire pendant la production.
Un marché secondaire sous tension
Délais réduits, mais prix très élevés
Pour réduire l’attente, certains acheteurs se tournent vers le marché secondaire, en achetant un jet d’occasion récent. En 2024, les ventes de jets d’occasion ont représenté près de 40 % des acquisitions en Europe. Le problème : la disponibilité reste faible, et les prix ont fortement augmenté.
Un Bombardier Challenger 3500 de moins de 3 ans peut se vendre autour de 25 millions d’euros (21 millions £, 27 millions \$), soit un prix très proche du neuf. La différence majeure est l’accès plus rapide à l’appareil : 3 à 6 semaines en moyenne pour finaliser la transaction.
Certains acheteurs utilisent cette stratégie comme une solution temporaire : achat d’un jet récent, revente dans 2 ou 3 ans après réception du jet neuf. Mais cela suppose une bonne connaissance du marché de la revente, car la valeur résiduelle peut fortement fluctuer.
Le marché secondaire offre donc une solution rapide, mais coûteuse, et n’est pas toujours adapté à des exigences très spécifiques. Certains modèles comme le Falcon 2000LXS ou le Gulfstream G650ER sont très rares en occasion et commandés majoritairement sur plan.
Acheter un jet privé neuf demande de la planification. Les délais de livraison s’allongent et doivent être anticipés. Les solutions de transition existent mais ont un coût significatif. Il est donc essentiel d’intégrer ces éléments dans le calcul global d’acquisition. Les clients avertis anticipent ces variables bien avant de signer leur bon de commande.
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