Croissance marquée de l’aviation d’affaires en Asie‑Pacifique hors Chine

Croissance marquée de l’aviation d’affaires en Asie‑Pacifique hors Chine

Expansion de 20 % des jets privés en Asie‑Pacifique (hors Chine) depuis 2017, stimulée par l’Inde, l’Australie, le Japon.

Un rapport publié le 25 juillet 2025 révèle que l’aviation d’affaires en Asie‑Pacifique hors Chine a enregistré une croissance de 20 % du nombre de jets privés depuis 2017. Cette progression est tirée par les marchés de l’Inde, de l’Australie et du Japon. En contraste, la Chine (incluant Hong Kong et Macao) a vu une baisse d’un tiers de sa flotte privée, passant d’un pic de 481 appareils en 2017 à environ 249 fin 2024, en raison d’un contexte économique affaibli et de mesures anti‑corruption renforcées. De plus, Singapour attire de plus en plus de propriétaires grâce à l’essor des family offices, passant de 400 bureaux en 2020 à 2 000 en 2024.

La dynamique de croissance en Asie‑Pacifique hors Chine

Depuis 2017, les jets privés basés dans le reste de l’Asie‑Pacifique ont augmenté de 20 %, confirmant un rééquilibrage régional. À la fin de 2024, la région comptait 1 156 jets privés basés, soit un gain net de 1,2 % sur un an. Cette croissance résulte d’une combinaison de livraisons neuves (36 en 2024, en hausse de neuf unités par rapport à 2023) et d’un volume important d’appareils d’occasion ajoutés, +24,6 % (76 appareils), tandis que 98 jets ont quitté la région en 2024. Le taux de croissance annuel moyen estimé pour l’Asie‑Pacifique est de 6,7 % d’ici 2030, avec une valorisation de 1,71 milliard d’euros en 2025 à 2,37 milliards d’euros en 2030.

Les segments les plus dynamiques sont les jets légers, qui croissent d’environ 10 % par an, prisés pour leur coût opérationnel réduit et leur flexibilité régionale, notamment en Australie et au Japon. Le segment des grands jets représente près de 90 % de la valeur du marché en 2024 dans la région.

Les marchés moteurs : Inde, Australie, Japon et Singapour

Inde : la flotte basée a atteint 168 jets en 2024, avec un ajout net de 18 appareils depuis l’année précédente, le plus élevé de la région. Cela inclut cinq livraisons neuves et 21 acquisitions d’occasion. Depuis 2019, la croissance approche 25 %. Le secteur est porté par une richesse émergente, une infrastructure de maintenance en développement et des opérateurs comme JetSetGo, leader local de gestion et maintenance de jets privés.

Australie : deuxième plus grande flotte après la Chine en 2024 avec 214 avions, dominée par les light jets (42,5 %) et very light jets (20,6 %). Le marché australien est mature, avec des centres de maintenance avancés et une demande soutenue pour des trajets interrégionaux.

Japon : la croissance est équilibrée entre segments : light jets (37 %), mid-size jets (33 %), large jets (30 %). Le pays investit dans des terminaux spécifiques aux jets d’affaires, développe l’offre FBO et facilite l’usage professionnel grâce à un environnement réglementaire adapté.

Singapour : en 2024, la flotte comptait 83 avions avec un gain net de 11 appareils, dont neuf transférés depuis d’autres pays comme la Chine, le Japon ou Hong Kong. Le pays devient un point d’ancrage pour les grandes fortunes asiatiques, soutenu par la montée des family offices, passés de 400 à 2 000 en quatre ans. Singapour bénéficie d’un environnement fiscal stable et d’une infrastructure aéroportuaire adaptée.

Le recul du marché chinois et ses causes

Chine, Hong Kong et Macao affichent une réduction d’environ 33 % de leur flotte privée depuis 2017, passant de 481 jets à environ 249 fin 2024. Cette contraction est attribuée à plusieurs facteurs : ralentissement économique, durcissement des contrôles fiscaux, campagne anti-corruption ciblant les signes extérieurs de richesse, et réduction de la demande locale.

S’ajoute un phénomène d’exode de capitaux vers des juridictions perçues comme plus sûres. Les acteurs les plus fortunés déplacent leurs appareils vers Singapour, le Japon ou l’Australie. La baisse de valeur des actifs de l’immobilier chinois, notamment des conglomérats comme Evergrande, a forcé plusieurs sociétés à liquider leurs jets pour libérer des liquidités.

Ce changement de paradigme retire à la Chine son rôle central dans la croissance de l’aviation d’affaires asiatique. Elle passe désormais d’un statut de marché moteur à celui de pourvoyeur d’appareils pour les marchés voisins.

Les enjeux stratégiques et implications pour les acteurs du secteur

Pour les opérateurs, investisseurs et gestionnaires de flottes, cette redistribution géographique impose des décisions concrètes. Les mots-clés SEO à surveiller sont : aviation d’affaires Asie-Pacifique, croissance jets privés Inde, marché business aviation Australie, flotte jets Japon, family offices Singapour.

Infrastructure de maintenance (MRO) : l’émergence de centres performants en Inde, au Japon, en Australie et à Singapour permet une meilleure autonomie opérationnelle. En Inde, Air Works contrôle environ 30 % du marché local de la maintenance aéronautique.

Opportunités par segment : les light jets dominent en Australie et en Asie du Sud-Est. Ce segment, au coût d’exploitation réduit, permet des trajets interurbains et régionaux rapides. Les mid-size jets gagnent en popularité au Japon et à Singapour, avec un bon compromis entre confort, portée et coût.

Évolution du marché mondial : évalué à 34,9 milliards d’euros en 2024, le marché global des jets privés connaît une croissance annuelle attendue de 4,8 à 6,2 % jusqu’en 2034. La zone Asie-Pacifique devrait dépasser cette moyenne avec un taux proche de 6,7 %.

Réglementation et risque politique : le cas chinois démontre que l’instabilité réglementaire peut affecter la valeur et la mobilité des actifs. Une révision rapide des règles fiscales, un durcissement des contrôles ou une campagne anticorruption peuvent faire fuir les propriétaires.

Attrait de Singapour : grâce à sa fiscalité claire, ses services financiers développés et ses infrastructures modernes, Singapour s’impose comme un hub stable et fonctionnel pour l’aviation d’affaires haut de gamme en Asie.

L’aviation d’affaires en Asie-Pacifique, hors Chine, s’oriente vers une régionalisation plus équilibrée. Les chiffres montrent une hausse de 20 % des flottes en sept ans. L’Inde, l’Australie et le Japon capitalisent sur des fondamentaux économiques robustes et des politiques stables pour structurer une offre cohérente.

Le recul chinois, dans un secteur historiquement porté par ses milliardaires, redistribue les cartes. Ce transfert profite à Singapour, qui concentre à présent les flottes et les family offices. Il soulève une question de fond : comment sécuriser son investissement aéronautique face à des risques politiques imprévisibles ?

Un opérateur ou un gestionnaire de flotte aurait intérêt à diversifier ses bases et ses immatriculations, à privilégier des juridictions sûres et à suivre de près les politiques fiscales. L’aviation d’affaires ne se limite plus au luxe ou à la vitesse. Elle devient un indicateur de mobilité stratégique, fiscale et géopolitique.

Croissance marquée de l’aviation d’affaires en Asie‑Pacifique hors Chine

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