Commandes d’avions et ouverture de lignes en 2025 : Japan Airlines, Malaysia Airlines, Transavia dynamisent l’aviation mondiale.
En 2025, plusieurs compagnies aériennes ont annoncé des décisions industrielles majeures, malgré un environnement économique incertain. Japan Airlines a signé une commande de 42 appareils, dont 32 Airbus et 10 Boeing, afin de moderniser et densifier son réseau international. De son côté, Malaysia Aviation Group a engagé l’achat de 30 Boeing 737 MAX, avec une option pour 30 appareils supplémentaires, dans le cadre d’un renouvellement progressif de sa flotte monocouloir. Ces choix s’inscrivent dans une volonté claire de performance environnementale et de rationalisation opérationnelle.
En parallèle, Transavia France, filiale low-cost du groupe Air France-KLM, a ouvert les ventes pour l’hiver 2025-2026 avec 18 nouvelles lignes depuis plusieurs aéroports régionaux français. Le transporteur cible les destinations ensoleillées, combinant attractivité touristique et opportunités commerciales. Cette offensive s’appuie sur des avions nouvelle génération à consommation réduite et sur une politique tarifaire agressive.
Ces annonces témoignent d’une stratégie d’expansion raisonnée dans le secteur de l’aviation, où les compagnies cherchent à concilier croissance du trafic, modernisation de la flotte et pressions environnementales.
Le plan de renouvellement de flotte de Japan Airlines
Japan Airlines a finalisé une commande de 42 appareils destinée à moderniser sa flotte d’ici 2034. Elle comprend 21 Airbus A350-900, 11 Airbus A321neo, et 10 Boeing 787-9 Dreamliner. La valeur totale, sur la base des prix catalogue, est estimée à 12,3 milliards d’euros. L’objectif est multiple : renforcer la présence sur les vols long-courriers, réduire la consommation de carburant par siège et augmenter la fréquence sur les lignes domestiques.
Les A350-900, équipés de moteurs Rolls-Royce Trent XWB, permettent des gains de performance significatifs. Chaque appareil consomme environ 25 % de carburant en moins par passager par rapport aux générations précédentes. Ils serviront les routes vers les États-Unis, le Canada et l’Inde. Le Boeing 787-9, déjà bien intégré dans la flotte de la compagnie, offre une autonomie de 14 010 kilomètres, adaptée aux vols transpacifiques.
L’Airbus A321neo, quant à lui, viendra densifier les liaisons régionales à forte fréquence comme Tokyo–Osaka ou Tokyo–Sapporo. Le choix du monocouloir modernisé vise à augmenter la flexibilité du réseau tout en optimisant les coûts opérationnels. En agissant dès maintenant, Japan Airlines anticipe une possible pénurie de livraisons sur la prochaine décennie. C’est un positionnement défensif face à une chaîne d’approvisionnement encore fragile, et une décision pilotée par les impératifs techniques plus que par une logique d’expansion commerciale immédiate.
La modernisation ciblée de Malaysia Aviation Group
Malaysia Aviation Group a officialisé une commande de 30 Boeing 737 MAX, dont 18 MAX 8 et 12 MAX 10. Ce contrat inclut une option pour 30 avions supplémentaires. Les livraisons débuteront en 2029. Cette stratégie vise à remplacer les 737-800, qui affichent en moyenne plus de 12 ans d’exploitation, et à améliorer la rentabilité sur les lignes court et moyen-courrier.
Les avions choisis sont équipés de moteurs CFM LEAP-1B. Ces moteurs permettent une économie de carburant d’environ 15 à 20 % par siège par rapport aux modèles plus anciens. Cette réduction des coûts d’exploitation s’accompagne d’un allongement des intervalles de maintenance, avec une baisse estimée de 10 à 15 % des coûts MRO (Maintenance, Repair and Overhaul). Le choix du MAX 10, version allongée du modèle, s’explique par un besoin de capacité accrue sur des trajets de forte densité comme Kuala Lumpur – Jakarta ou Kuala Lumpur – Bangkok.
Ce renouvellement intervient dans un contexte de reprise progressive du trafic aérien en Asie du Sud-Est. Le secteur régional table sur une croissance annuelle moyenne de 5 % à 6 % d’ici 2035. En sécurisant cette commande, Malaysia Airlines cherche à retrouver une compétitivité tarifaire tout en répondant aux nouvelles contraintes environnementales. L’investissement, bien que conséquent (environ 3,9 milliards d’euros au prix catalogue), est amortissable sur 15 ans grâce à la réduction du coût total par siège-kilomètre offert.
L’expansion réseau de Transavia pour l’hiver 2025-2026
Transavia France a lancé la vente de 18 nouvelles lignes pour l’hiver 2025-2026 au départ de six aéroports français : Paris-Orly, Lyon, Nantes, Bordeaux, Toulouse et Marseille. L’objectif est clair : renforcer l’attractivité de la low-cost sur le segment des destinations soleil, avec des vols vers le Cap-Vert (Boa Vista, Sal), l’Égypte (Hurghada), la Grèce (Thessalonique), l’Arabie Saoudite (Madinah), et plusieurs villes d’Espagne.
Les prix affichés démarrent à 49 euros pour l’Égypte, 120 à 125 euros pour le Cap-Vert, et jusqu’à 20 euros sur des liaisons européennes courtes. À ce tarif, la compagnie cible aussi bien le marché loisir que les voyageurs d’origine étrangère vivant en France. Cette expansion repose sur l’intégration progressive d’Airbus A320neo à faible consommation et sur une rationalisation de l’offre cabine (densité à 186 sièges, configuration tout-éco).
La ligne Séville–Toulouse, par exemple, vise directement le secteur aéronautique, reliant deux bassins industriels complémentaires. D’autres lignes comme Bordeaux–Hurghada s’adressent au segment balnéaire, en réponse à une demande stable même en saison basse. L’entreprise ajuste ses plannings pour maximiser l’utilisation journalière de ses avions, tout en réduisant les escales longues, souvent coûteuses en heures sol.
Ce plan d’expansion traduit un objectif de rentabilité à court terme. Il s’agit moins d’un pari sur la hausse structurelle du trafic que d’un repositionnement tactique dans un contexte de tension sur les marges.
Enjeux économiques et environnementaux pour les compagnies aériennes
La relance des investissements dans la flotte ou dans l’ouverture de lignes témoigne d’une volonté de se repositionner dans un marché où les coûts d’exploitation ont fortement évolué. Le prix du carburant a augmenté de 30 % entre 2021 et 2024. Les compagnies doivent donc trouver des gains d’efficience immédiats. L’acquisition d’avions neufs, moins gourmands, permet d’atteindre cet objectif.
D’un point de vue financier, les taux d’intérêt élevés imposent une structuration plus rigoureuse des emprunts et des loyers opérationnels. Le coût d’un A321neo ou d’un 737 MAX est amorti sur 15 à 20 ans. La moindre fiabilité des anciennes générations devient un handicap comptable. Les exploitants cherchent à uniformiser les flottes pour réduire les coûts de formation, d’entretien et de pièces détachées.
Côté environnement, les avions commandés respectent les normes ICAO de bruit et d’émission de CO₂. Toutefois, le véritable enjeu réside dans l’intégration de carburants alternatifs. Le SAF (Sustainable Aviation Fuel) reste cher et rare. Peu d’aéroports sont équipés pour des mélanges au-delà de 30 %. La performance environnementale ne peut donc reposer uniquement sur le matériel.
La régulation européenne, avec le mécanisme CORSIA ou le projet de taxation du kérosène, pourrait pénaliser les compagnies opérant sur le continent. Il est peu probable que les transporteurs puissent absorber ces coûts sans revoir à la hausse les prix des billets.
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